J'annonce un évènement dans les sous-sols ! En effet Tales From The Crate était très fière de vous offrir cette semaine une interview (fleuve) de DJ Format, l'une de nos influences majeures et l'un des artistes que l'on respecte et apprécie le plus derrière des platines. Un plaisir et un honneur que l'on vous propose de (re)découvrir version papier dans nos colonnes. Votre attention s'il vous plaît, le maître prend la parole ...
(see below for english version)
Tales From The Crate - Je
suis très heureux que tu aies accepté mon invitation et je t'assure
qu'il ne s'agit pas là que d'une formule ! C'est vraiment un
grand plaisir, presque un honneur en fait ...
DJ Format - Waouh ...merci. Je
suis très content aussi car j'ignorais qu'il existait une émission
de radio où raconter mes contes de la caisse de vinyles (Tales
From The Crate -ndlr), où parler de digging et du fait de
collectionner des disques. Pour moi c'est vraiment une proposition
inédite. On a besoin de plus de gens comme vous avec de tels projets
sans quoi il ne reste que les radios commerciales qui ne racontent
que des conneries. Je crois que je vous dois une dédicace pour le
coup, vous faites tout tout seul, c'est vraiment bien ...
TFTC - Je suppose qu'on t'a
interrogé sur tes débuts de la même façon dans toutes les
interviews que tu as déjà données, je crains de ne pas y couper
pour autant : Où ? Quand ? Qui ? Pourquoi ?
Je veux tout savoir ...
DJ Format - Vraiment
tout (rires) ?
TFTC - Vraiment tout !!
DJ Format - C'est qu'il y a beaucoup de choses à dire ... Avant tout, il me faut parler de Southampton, l'endroit d'où je viens. Si quelqu'un connaît un peu l'Angleterre, alors il sait que Southampton n'est pas une destination de rêve, c'est une ville très peu développée culturellement parlant. Il y avait déjà très peu de magasins de disques dans les années 80 et 90 et je crois qu'il n'y a simplement plus aucun disquaire indépendant à Southampton en 2012.
Voilà le genre d'endroit où j'ai grandi. Quand j'ai commencé à découvrir le Hip Hop, quand j'avais genre quatorze ans, autour de 1986 ou 1987, c'était très difficile ne serait-ce que de trouver des disques Hip Hop à écouter. Le Hip Hop était encore un genre de scène inconnue, pas le gros truc que l'on retrouve aujourd'hui dans les classements de musique pop, et il fallait vraiment chercher pour seulement trouver un disque de Rap américain. Je pense que cette expérience précoce a façonné ma mentalité un peu dingue de collectionneur. Je manifestais un très grand enthousiasme à rechercher de la musique. Il m'était difficile d'avoir la musique que je voulais et c'était donc un sentiment d'autant plus spécial de la posséder en disque vinyle.
Il s'agissait de mes premiers contacts avec le Hip Hop et il était difficile de seulement en savoir plus, je te parle d'une époque avant l'arrivée d'internet où on avait généralement notre musique sur cassette.
Quand j'ai eu seize ans et que j'ai quitté l'école, mes amis et moi étions plutôt sans argent. On a donc mis nos économies en commun pour acheter des platines vinyles que l'on gardait à tour de rôle. Les platines était dans la maison d'un ami pendant une semaine, puis chez moi la semaine suivante, etc. Nous partagions même les disques que nous possédions ! C'est comme ça que j'ai commencé mais au début je n'aspirais qu'à scratcher. Je n'ai pas pensé de suite à rechercher les breaks sur les disques de Funk et de Soul par exemple. Je voulais juste acheter les morceaux de Hip Hop que j'entendais, parfois sur les radios pirates de Southampton, parfois chez un ami ou grâce à son grand frère qui possédait une collection de disques, ou encore par des gens que nous connaissions qui avaient également des vinyls ... C'était toute une aventure pour nous qui grandissions à Southampton de trouver n'importe laquelle de ces pistes de recherche et c'est là que j'ai commencé à être vraiment excité par la découverte de nouveaux disques.
Je voulais donc être un DJ de scratch, j'adorais écouter les DJ's et je me suis fait une réflexion du genre : Ok, je n'ai pas une très bonne voix, je ne pense pas que je saurais rapper - il faut être réaliste, je savais que ça n'arriverait pas (rires) - donc ouais, va pour le scratch. Mes amis et moi avons grandi et un ou deux ans plus tard, nous travaillions tous, économisions de l'argent et achetions du Hip Hop et assez naturellement, comme beaucoup de Dj's le découvre à un moment de leur carrière, j'ai voulu passer à l'étape suivante. Tu commences peut-être avec le deejaying, avec juste deux platines et une table de mixage, mais assez vite, ce n'est plus tout à fait suffisant, tu veux le truc en plus. Pour moi c'était un enregistreur cassette quatre pistes. Je suis sûr que tu vois ce que c'est : tu enregistres un petit mix sur une piste puis tu peux t'enregistrer au scratch sur un autre cannal. Pour nous c'était la découverte la plus excitante que nous puissions faire à l'époque (rires) ! Voilà comment j'ai commencé.
DJ Format - C'est qu'il y a beaucoup de choses à dire ... Avant tout, il me faut parler de Southampton, l'endroit d'où je viens. Si quelqu'un connaît un peu l'Angleterre, alors il sait que Southampton n'est pas une destination de rêve, c'est une ville très peu développée culturellement parlant. Il y avait déjà très peu de magasins de disques dans les années 80 et 90 et je crois qu'il n'y a simplement plus aucun disquaire indépendant à Southampton en 2012.
Voilà le genre d'endroit où j'ai grandi. Quand j'ai commencé à découvrir le Hip Hop, quand j'avais genre quatorze ans, autour de 1986 ou 1987, c'était très difficile ne serait-ce que de trouver des disques Hip Hop à écouter. Le Hip Hop était encore un genre de scène inconnue, pas le gros truc que l'on retrouve aujourd'hui dans les classements de musique pop, et il fallait vraiment chercher pour seulement trouver un disque de Rap américain. Je pense que cette expérience précoce a façonné ma mentalité un peu dingue de collectionneur. Je manifestais un très grand enthousiasme à rechercher de la musique. Il m'était difficile d'avoir la musique que je voulais et c'était donc un sentiment d'autant plus spécial de la posséder en disque vinyle.
Il s'agissait de mes premiers contacts avec le Hip Hop et il était difficile de seulement en savoir plus, je te parle d'une époque avant l'arrivée d'internet où on avait généralement notre musique sur cassette.
Quand j'ai eu seize ans et que j'ai quitté l'école, mes amis et moi étions plutôt sans argent. On a donc mis nos économies en commun pour acheter des platines vinyles que l'on gardait à tour de rôle. Les platines était dans la maison d'un ami pendant une semaine, puis chez moi la semaine suivante, etc. Nous partagions même les disques que nous possédions ! C'est comme ça que j'ai commencé mais au début je n'aspirais qu'à scratcher. Je n'ai pas pensé de suite à rechercher les breaks sur les disques de Funk et de Soul par exemple. Je voulais juste acheter les morceaux de Hip Hop que j'entendais, parfois sur les radios pirates de Southampton, parfois chez un ami ou grâce à son grand frère qui possédait une collection de disques, ou encore par des gens que nous connaissions qui avaient également des vinyls ... C'était toute une aventure pour nous qui grandissions à Southampton de trouver n'importe laquelle de ces pistes de recherche et c'est là que j'ai commencé à être vraiment excité par la découverte de nouveaux disques.
Je voulais donc être un DJ de scratch, j'adorais écouter les DJ's et je me suis fait une réflexion du genre : Ok, je n'ai pas une très bonne voix, je ne pense pas que je saurais rapper - il faut être réaliste, je savais que ça n'arriverait pas (rires) - donc ouais, va pour le scratch. Mes amis et moi avons grandi et un ou deux ans plus tard, nous travaillions tous, économisions de l'argent et achetions du Hip Hop et assez naturellement, comme beaucoup de Dj's le découvre à un moment de leur carrière, j'ai voulu passer à l'étape suivante. Tu commences peut-être avec le deejaying, avec juste deux platines et une table de mixage, mais assez vite, ce n'est plus tout à fait suffisant, tu veux le truc en plus. Pour moi c'était un enregistreur cassette quatre pistes. Je suis sûr que tu vois ce que c'est : tu enregistres un petit mix sur une piste puis tu peux t'enregistrer au scratch sur un autre cannal. Pour nous c'était la découverte la plus excitante que nous puissions faire à l'époque (rires) ! Voilà comment j'ai commencé.
TFTC - Ton premier album
s'appelle ''Music For Mature B-Boy'', faut-il comprendre que tu
baignais dans la culture B-Boy ou breakdance quand tu as commencé ?
DJ Format -
Non. Pas vraiment. Pour être honnête, j'ai utilisé le terme
''B-Boy'' dans le sens où j'avais une mentalité de B-Boy,
c'est-à-dire que je respecte tous les éléments de la culture Hip
Hop, il s'agit plus d'un état d'esprit. Je ne saurais sans soute
jamais danser et je n'ai jamais vraiment été DJ dans une
compétition de breakdance non plus, ça n'a donc rien à voir avec
ce à quoi tu as l'air de penser.
Je suppose que le titre de ce album suggère simplement que je fais de la musique pour des gens comme moi, des gens qui ont mon âge, qui ont donc grandi avec le Hip Hop de la fin des années 80 et du début des années 90 et qui sont un peu triste d'avoir vu cette musique évoluer vers quelque chose de différent qui tend plus vers la musique Pop. Tu sais aussi bien que moi que le Hip Hop a changé pour devenir un business à plusieurs milliards de dollards et qu'on en compte tellement de genres différents qu'il est devenu difficile de dire à quelqu'un que tu es DJ Hip Hop. Ce n'est plus suffisant, il faut détailler, expliquer exactement dans quel division du Hip Hop tu te situes.
Je trouve même bizarre de dire que je suis un DJ Hip Hop dans la mesure où je n'aime finalement qu'un tout petit pourcentage de ce qu'est devenu cette musique aujourd'hui.
Je suppose que le titre de ce album suggère simplement que je fais de la musique pour des gens comme moi, des gens qui ont mon âge, qui ont donc grandi avec le Hip Hop de la fin des années 80 et du début des années 90 et qui sont un peu triste d'avoir vu cette musique évoluer vers quelque chose de différent qui tend plus vers la musique Pop. Tu sais aussi bien que moi que le Hip Hop a changé pour devenir un business à plusieurs milliards de dollards et qu'on en compte tellement de genres différents qu'il est devenu difficile de dire à quelqu'un que tu es DJ Hip Hop. Ce n'est plus suffisant, il faut détailler, expliquer exactement dans quel division du Hip Hop tu te situes.
Je trouve même bizarre de dire que je suis un DJ Hip Hop dans la mesure où je n'aime finalement qu'un tout petit pourcentage de ce qu'est devenu cette musique aujourd'hui.
TFTC - Je ne tiens pas
particulièrement à commencé une sorte de thérapie basée sur les
titres que tu as donné à tes albums (rires) mais est-ce le même
genre de philosophie qui t'a guidée pour donner un nom à ton
second long format ''If You Can't Join Them, Beat Them'' ?
DJ Format - En fait, c'était le seul moyen d'affirmer ce que
je voulais dire avec ''Music For The Mature B-Boy''. C'était une
autre façon de dire la même chose, un peu comme d'affirmer :
Voilà, je n'aime pas la musique que les gens font aujourd'hui. Il
s'agissait de pointer sans détour les gens qui évoluent au sein de
l'univers Hip Hop. Tu sais, je n'aime vraiment pas ce que les gens
font de cette culture et je continuerai à faire les choses à ma
façon. Quelque chose du genre : ''Je m'en fous, moi je fais mon
truc, point''. Voilà ce que je voulais affirmer avec ce titre.
Mais bon, il faut aussi se détendre hein, au fond ce n'est que le nom d'un album, juste un genre d'avertissement à propos de la musique contenue sur le disque.
Mais bon, il faut aussi se détendre hein, au fond ce n'est que le nom d'un album, juste un genre d'avertissement à propos de la musique contenue sur le disque.
TFTC - As-tu commencé à tourner en tant que DJ avant ou après tes premières productions (''English Lesson EP'' est sorti en 1999 et le premier album, ''Music For Mature B-Boy'', en 2003 -ndlr) ?
DJ Format -
Là tu me renvoies à mes tout débuts en tant que DJ, en train de
mixer sur mon enregistreur quatre pistes à cassette ! J'avais
un ami qui possédait un vieil ordinateur, un Amiga, sur lequel il
était possible de créer des échantillons vraiment limités en
enregistrant depuis des disques. Ça a été ma première expérience
du sampling et c'est seulement à ce moment là que j'ai commencé à
penser à partir à la recherche de disques à sampler, du Funk et de
la Soul. Je voulais créer mes propres morceaux Hip Hop et j'ai vite
réalisé que tu pars un peu léger si tu te contentes d'utiliser des
beats issus de morceaux Hip Hop existants. C'est peut-être valable
pour apprendre quand tu débutes, beaucoup de gens le font, mais tu
te dois d'être plus original que ça (rires) ! C'est
pourquoi j'avais besoin de chercher des breaks.
Pendant longtemps j'ai payé le prix des choix que j'avais fait. Je n'étais sûrement pas prêt à réaliser des morceaux et je ne gagnais pas d'argent avec mes dates en tant que DJ. En tout cas pas avant quelque chose comme 1997 quand j'ai finalement quitté Southampton pour aller m'installer à Brighton qui est une ville beaucoup plus intéressante du point de vue culturel, avec une vraie scène musicale et une solide réputation.
J'ai donc déménagé là-bas et c'est comme ça que j'ai commencé à trouver des dates comme DJ et à peu près au même moment, j'ai enregistré mon premier morceau sous le nom de DJ Format. C'était la sortie de ''Return Of The DJ vol. 2'' et c'était la première fois que les gens découvrait mon nom en tant qu'artiste. Ça m'a sûrement aidé à trouver des dates en tant que DJ. Là on parle de 50 Livres Sterling la soirée si j'avais de la chance (rires) ! La plupart du temps je ne touchait aucun cachet mais c'est quelque chose que tu fais parce que tu est jeune, enthousiaste et que tu veux partager ton amour de la musique. Tu veux simplement être DJ quelque part ! Il n'était pas question de notion artistique pour moi, il s'agissait juste de partager mes goûts musicaux avec d'autres gens.
Pendant longtemps j'ai payé le prix des choix que j'avais fait. Je n'étais sûrement pas prêt à réaliser des morceaux et je ne gagnais pas d'argent avec mes dates en tant que DJ. En tout cas pas avant quelque chose comme 1997 quand j'ai finalement quitté Southampton pour aller m'installer à Brighton qui est une ville beaucoup plus intéressante du point de vue culturel, avec une vraie scène musicale et une solide réputation.
J'ai donc déménagé là-bas et c'est comme ça que j'ai commencé à trouver des dates comme DJ et à peu près au même moment, j'ai enregistré mon premier morceau sous le nom de DJ Format. C'était la sortie de ''Return Of The DJ vol. 2'' et c'était la première fois que les gens découvrait mon nom en tant qu'artiste. Ça m'a sûrement aidé à trouver des dates en tant que DJ. Là on parle de 50 Livres Sterling la soirée si j'avais de la chance (rires) ! La plupart du temps je ne touchait aucun cachet mais c'est quelque chose que tu fais parce que tu est jeune, enthousiaste et que tu veux partager ton amour de la musique. Tu veux simplement être DJ quelque part ! Il n'était pas question de notion artistique pour moi, il s'agissait juste de partager mes goûts musicaux avec d'autres gens.
TFTC - Aujourd'hui tu es célèbre en tant que DJ et producteur de Hip Hop, de Funk ou de Breaks, pourtant ton dernier album est très différent de ce que tu as fait précédemment. ''Statement Of Intent'' (sorti en Mars 2012 -ndlr) est plus rock et contient beaucoup d'éléments électroniques vintage. Même la pochette est psychédélique ! Alors que s'est-il passé ? Tu es tombé amoureux de Jimi Hendrix ?
DJ Format -
Oui, je crois que c'est une bonne explication (rires) !
J'aime toujours les sonorités B-Boys, le Breaks et les samples de
disques Funk et Soul, les trucs qu'on pourrait qualifier de funky en
somme. J'aime toujours travailler avec ces éléments-là de temps en
temps mais je pense que mon dernier album reflète plus la façon
dont mes goûts ont mûri. Je n'écoute plus tellement de Funk ou de
Soul aujourd'hui.
Quand je joue dans les clubs, c'est souvent avec ça que tu fais danser les gens mais chez moi, j'écoute plutôt du Rock psychédélique des années 60 et 70 : Cream, les Beatles, des choses comme ça. Pas besoin que ce soit toujours super rare, inconnu ou très cher, j'aime les disques populaires, les classiques, sans doute plus que le reste, et ce malgré mon coté digger et collectionneur. Je suis toujours à la recherche de perles jamais découvertes que je pourrais sampler ou utiliser dans un mix et ainsi présenter au public pour la première fois. Je suis ce genre de DJ, j'essaye d'être original et d'offrir des choses nouvelles aux gens.
Mais comme je le disais, mon nouvel album est plus le reflet de goûts personnels devenus plus Rock que par le passé. Et le genre de Hip Hop que je produis change aussi. Je le veux plus rude, moins cheesy. Je ne veux pas dire que ce que je faisais avant est déjà vu mais quand je regarde en arrière, certains morceaux sont vraiment trop joyeux et un peu sirupeux. Un peu commercial aussi. Je ne sais pas trop : je n'ai jamais eu de plan de carrière ni ne me suis interrogé sur ce que je laisserai comme héritage, j'ai juste fait la musique que je sentais bien à ce moment là.
Quand je joue dans les clubs, c'est souvent avec ça que tu fais danser les gens mais chez moi, j'écoute plutôt du Rock psychédélique des années 60 et 70 : Cream, les Beatles, des choses comme ça. Pas besoin que ce soit toujours super rare, inconnu ou très cher, j'aime les disques populaires, les classiques, sans doute plus que le reste, et ce malgré mon coté digger et collectionneur. Je suis toujours à la recherche de perles jamais découvertes que je pourrais sampler ou utiliser dans un mix et ainsi présenter au public pour la première fois. Je suis ce genre de DJ, j'essaye d'être original et d'offrir des choses nouvelles aux gens.
Mais comme je le disais, mon nouvel album est plus le reflet de goûts personnels devenus plus Rock que par le passé. Et le genre de Hip Hop que je produis change aussi. Je le veux plus rude, moins cheesy. Je ne veux pas dire que ce que je faisais avant est déjà vu mais quand je regarde en arrière, certains morceaux sont vraiment trop joyeux et un peu sirupeux. Un peu commercial aussi. Je ne sais pas trop : je n'ai jamais eu de plan de carrière ni ne me suis interrogé sur ce que je laisserai comme héritage, j'ai juste fait la musique que je sentais bien à ce moment là.
Simon James (à gauche) et Matt Ford aka DJ Format |
Tu sais, je dois
être honnête avec moi-même et c'est vrai que les morceaux Funk que
j'ai enregistré n'étaient pas mal. Mais ''pas mal'' n'est pas
suffisant. Je voulais qu'ils soient géniaux. Du coup je ne voulais
pas qu'on se souvienne de mon prochain projet comme un truc pas mal.
J'avais besoin de revenir avec un quelque chose de solide dont je
sois tout à fait fier, même si personne n'est d'accord ni même ne
te soutient, tu dois au moins croire en toi. J'ai donc continuer à
creuser et creuser encore, à trouver l'inspiration là où elle
était et je suppose que je suis à nouveau tombé amoureux du Hip
Hop. Mais j'ai trouvé l'inspiration dans les disques que j'ai acheté
ces cinq dernières années, des trucs un peu dingues, du rock
psychédélique ou de la musique expérimentale. Et c'est ça que
reflète ce nouvel album.
TFTC - Peux-tu nous en dire
d'avantage sur le projet The Simonsound ?
DJ Format -
Bien sûr ! Tout a commencé avec une maison de disques anglaise
spécialisée dans la Library Music des années 60 et 70. Elle
s'appelle Chappell Music et elle est plutôt célèbre. Elle a
employé beaucoup de musiciens français d'ailleurs. Quoiqu'il en
soit les gars de Chappell Music voulait que j'utilise leur catalogue
pour créer des morceaux Hip Hop en samplant ce matériel sonore afin
de sortir quelque chose du genre l'album de DJ Format utilisant le
catalogue de Chappell Music. Je pense qu'ils attendaient de moi que
je crée des chansons de Rap, peut-être avec Abdominal par exemple
mais comme je te le disais avant, ça ne m'éclatait pas vraiment de
faire ce genre de morceaux à ce moment là. A la place, j'ai
contacté Simon James.
Je connais Simon depuis des années, il vient de Brighton et il m'a aidé à mixer et masteriser mon premier album. Je crois qu'on a eu le bon timing en fait. Simon avait déjà fait des tas d'expériences avec du matériel électronique ancien et tout à coup, les choses se sont mis en place. Exactement au même moment dans nos vies, nous avions tous les deux envie d'essayer quelque chose d'inédit et nous tendions vers le même genre de choses : un mélange de samples et d'équipement électronique rétro. On a donc commencé par travailler sur une musique qui nous inspirait beaucoup tous les deux : les vieilles compositions et l'habillage de films ou de programmes TV de la fin des années 60 et du début des années 70. Il était question de grosses basses et de crissements de batteries mêlés à tout ce matériel électronique, le tout en essayant de créer notre propre son Electro vintage. Rien à voir avec l'Electro moderne tu vois, ça ne nous intéresse pas du tout. Nous travaillons sur les débuts des sonorités synthétiques, c'est vraiment ce qui nous a attiré.
Je connais Simon depuis des années, il vient de Brighton et il m'a aidé à mixer et masteriser mon premier album. Je crois qu'on a eu le bon timing en fait. Simon avait déjà fait des tas d'expériences avec du matériel électronique ancien et tout à coup, les choses se sont mis en place. Exactement au même moment dans nos vies, nous avions tous les deux envie d'essayer quelque chose d'inédit et nous tendions vers le même genre de choses : un mélange de samples et d'équipement électronique rétro. On a donc commencé par travailler sur une musique qui nous inspirait beaucoup tous les deux : les vieilles compositions et l'habillage de films ou de programmes TV de la fin des années 60 et du début des années 70. Il était question de grosses basses et de crissements de batteries mêlés à tout ce matériel électronique, le tout en essayant de créer notre propre son Electro vintage. Rien à voir avec l'Electro moderne tu vois, ça ne nous intéresse pas du tout. Nous travaillons sur les débuts des sonorités synthétiques, c'est vraiment ce qui nous a attiré.
TFTC - As-tu la sensation
d'avoir fait ce que tu voulais ou dit ce que tu avais à dire dans le
registre Hip Hop et Breakbeat pour B-Boys ?
DJ Format -
Je ne sais pas. Je suis très satisfait de l'album de The Simonsound
(''Reverse Engineering'' sorti
en 2010 -ndlr). On a travailler dans plein de genres
différent ! Il y a des titres qui sonnent comme de vieilles
bandes originales, il y a des chansons, des titres avec des chanteurs
influencés par les 60's, il y a des titres comme ''It's Just
Begun'', la célébrissime hymne B-Boy par Jimmy Castor Bunch et
incroyable disque de Soul psychédélique même si je suppose qu'on
peut appeler ça du Funk ... D'ailleurs ce n'est pas seulement un
classique, c'est une chanson que tout le monde connaît ! Peu
importe quels sont tes goûts musicaux, tout le monde sait quand les
cuivres rentrent dans le morceaux, tu sais (il chante le célèbre
refrain -ndlr) ... et là nous nous sommes dit : créons-en
une version électronique complètement folle, même si on n'avait
aucune idée au début de vers quoi on s'embarquait ...
On commençait à
bricoler, à voir ce que l'on pouvait faire et avant que l'on s'en
rende compte on tenait une reprise intéressante et on essayait déjà
de trouver une autre chanson à laquelle appliquer le même
traitement, une virage Electro qui garderait en lui un coté Funk et
dansant, ou quand les B-Boy rencontrent l'Electro (rires) !
Je parle toujours des début de l'Electro bien sûr ...
Donc oui, nous
baignions dans plein de styles différents avec l'album de The
Simonsound. Il y a aussi une reprise du morceau ''Nautilus'' de Bob
James, là encore un chef d’œuvre samplé un million de fois par
des producteurs Hip Hop, ce qui rendait difficile pour nous de
réaliser une version inhabituelle de cette chanson et nous sommes
très fier du résultat. En fait nous sommes très fiers de ce que
nous avons fait de ce projet et c'est la même chose pour mon dernier
album, ''Statement Of Intent''. Je pense que c'est la première fois
que je suis fier à 100% de ce que j'ai fait, 100% content de l'album
dans son intégralité.
C'est malheureux mais la réalité est que d'habitude, en tant qu'artiste, il y a toujours des détails qui ne te satisfont pas. Tout au long du processus de création, tu es obligé de faire des compromis et parfois, tu dois juste laisser passer, sans quoi tu ne termineras jamais le produit à la sortie duquel tu travailles. Des fois tu te dis juste : Ok, je ne suis pas très heureux mais j'ai donné mon maximum pour réaliser mon truc le mieux possible. Mais pour cet album, j'ai juste travailler et travailler encore ... je ne me suis pas reposé avant d'être satisfait de chaque seconde de l'album. Même si pour quelque raison que ce soit, mes anciens fans n'aiment pas l'album et si je ne convainc aucun nouveau fan, même si personne n'aime cet album, je ne blâmerai personne parce que pour ma part j'en suis fier et très heureux.
TFTC - J'ai entendu dire que tu avais rencontré des difficultés pour trouver un label et sortir ''Statement Of Intent''. C'est un peu dur à croire : est-ce vrai ?
C'est malheureux mais la réalité est que d'habitude, en tant qu'artiste, il y a toujours des détails qui ne te satisfont pas. Tout au long du processus de création, tu es obligé de faire des compromis et parfois, tu dois juste laisser passer, sans quoi tu ne termineras jamais le produit à la sortie duquel tu travailles. Des fois tu te dis juste : Ok, je ne suis pas très heureux mais j'ai donné mon maximum pour réaliser mon truc le mieux possible. Mais pour cet album, j'ai juste travailler et travailler encore ... je ne me suis pas reposé avant d'être satisfait de chaque seconde de l'album. Même si pour quelque raison que ce soit, mes anciens fans n'aiment pas l'album et si je ne convainc aucun nouveau fan, même si personne n'aime cet album, je ne blâmerai personne parce que pour ma part j'en suis fier et très heureux.
TFTC - J'ai entendu dire que tu avais rencontré des difficultés pour trouver un label et sortir ''Statement Of Intent''. C'est un peu dur à croire : est-ce vrai ?
DJ Format -
Il y a une part de vrai, oui. Mon problème était le suivant :
si je donnais mon album à un petit label, il ne pourrait sans doute
pas réaliser un nombre suffisant de copies. J'ai la chance d'avoir
une petite base de fans qui suivent mon travail et avec un petit
label, je n'aurais touché qu'eux. Si je donnais mon album à un gros
label, il y aurait un gros budget pour le promouvoir et beaucoup de
gens derrière moi, pour me soutenir de plein de façons différentes.
Un autre point qu'il faut considérer c'est que les grosses
structures ont les moyens de mettre plus de pression sur les magasins
afin d'être sûr que l'album est toujours en stock, un pouvoir que
les labels plus petits n'ont pas.
J'ai dépensé beaucoup d'argent - mon propre argent - pour enregistrer cet album au fil de ces dernières années. Je ne veux pas dire que l'argent est particulièrement important ... mais ça compte quand même ! J'ai pioché dans mes propres revenus pour investir dans cet album et un label modeste ne pouvait rien m'avancer pour couvrir mes frais et quand bien même l'album sortirait, je ne toucherais que la moitié des bénéfices sur les ventes.
Je suis entré en contact avec un certain nombre de labels, les plus gros parmi les indépendants. Certains d'entre eux se sont montrés très intéressés mais ... Je ne sais pas pour quelles raisons, est-ce qu'ils n'aimèrent pas la musique, n'avais-je pas le profil qu'ils recherchaient - Qui sait ? Mais le fait est que la plupart des gens à qui tu envoies ton travail n'ont même pas la politesse de te répondre. Ils s'en foutent en fait. Ils n'ont aucun respect pour toi. C'est malheureux mais ça m'a aidé à prendre la décision de tout faire par moi-même. De cette façon je garde un contrôle total sur ma musique et elle n'appartient qu'à moi. Récemment par exemple, on m'a demandé l'autorisation d'utiliser ma musique dans des vidéos. En temps normal tu dois négocier avec moi et avec le label qui pense que ma musique leur appartient. Mais là j'ai juste eu à dire au gars : ouais, utilise ma musique pour ton DVD ou quelque soit le projet et non, tu ne me dois rien pour ça, merci de diffuser mon morceau ... Ça fait une sacrée différence crois-moi.
Je pense que j'ai de la chance d'avoir un grand nombre de fans qui apprécient le support vinyle. J'ai vendu quelque chose comme 500 copies du disque en vinyle et j'ai plutôt bien vendu en CD's aussi. Ça m'a quand même un peu surpris honnêtement. Bien sûr il y a aussi des gens qui ont acheté des morceaux en mp3 mais c'est quelque chose que je ne comprends pas très bien, pour moi c'est sans valeur. Si quelqu'un paye pour avoir de la musique, même digitale, comme peux-tu te contenter de lui vendre un mp3 !? Ce n'est même pas physique ! Toujours est-il que j'ai entendu dire que j'avais également bien vendu en digital. Je trouve ça un peu triste d'ailleurs parce que les gens ne se rendent pas compte que ITunes prend un pourcentage monstrueux sur les ventes et ne donne qu'une pathétique part aux artistes. Du coup ITunes devient de plus en plus riche et les gars comme nous reçoivent un pourcentage minable, presque une insulte.
En tout cas je suis rentré dans mes frais et j'en suis heureux. Ça ne va pas me rendre riche mais je survis et je peux travailler sur un nouveau disque, recommencer tout le processus une nouvelle fois et auto-produire le prochain album ! En même temps je trouve assez de dates comme DJ pour passer mes journées à faire de la musique. Mieux : je peux continuer à ne faire que la musique qui me passionne. C'est un genre de cercle vertueux.
J'ai dépensé beaucoup d'argent - mon propre argent - pour enregistrer cet album au fil de ces dernières années. Je ne veux pas dire que l'argent est particulièrement important ... mais ça compte quand même ! J'ai pioché dans mes propres revenus pour investir dans cet album et un label modeste ne pouvait rien m'avancer pour couvrir mes frais et quand bien même l'album sortirait, je ne toucherais que la moitié des bénéfices sur les ventes.
Je suis entré en contact avec un certain nombre de labels, les plus gros parmi les indépendants. Certains d'entre eux se sont montrés très intéressés mais ... Je ne sais pas pour quelles raisons, est-ce qu'ils n'aimèrent pas la musique, n'avais-je pas le profil qu'ils recherchaient - Qui sait ? Mais le fait est que la plupart des gens à qui tu envoies ton travail n'ont même pas la politesse de te répondre. Ils s'en foutent en fait. Ils n'ont aucun respect pour toi. C'est malheureux mais ça m'a aidé à prendre la décision de tout faire par moi-même. De cette façon je garde un contrôle total sur ma musique et elle n'appartient qu'à moi. Récemment par exemple, on m'a demandé l'autorisation d'utiliser ma musique dans des vidéos. En temps normal tu dois négocier avec moi et avec le label qui pense que ma musique leur appartient. Mais là j'ai juste eu à dire au gars : ouais, utilise ma musique pour ton DVD ou quelque soit le projet et non, tu ne me dois rien pour ça, merci de diffuser mon morceau ... Ça fait une sacrée différence crois-moi.
Je pense que j'ai de la chance d'avoir un grand nombre de fans qui apprécient le support vinyle. J'ai vendu quelque chose comme 500 copies du disque en vinyle et j'ai plutôt bien vendu en CD's aussi. Ça m'a quand même un peu surpris honnêtement. Bien sûr il y a aussi des gens qui ont acheté des morceaux en mp3 mais c'est quelque chose que je ne comprends pas très bien, pour moi c'est sans valeur. Si quelqu'un paye pour avoir de la musique, même digitale, comme peux-tu te contenter de lui vendre un mp3 !? Ce n'est même pas physique ! Toujours est-il que j'ai entendu dire que j'avais également bien vendu en digital. Je trouve ça un peu triste d'ailleurs parce que les gens ne se rendent pas compte que ITunes prend un pourcentage monstrueux sur les ventes et ne donne qu'une pathétique part aux artistes. Du coup ITunes devient de plus en plus riche et les gars comme nous reçoivent un pourcentage minable, presque une insulte.
En tout cas je suis rentré dans mes frais et j'en suis heureux. Ça ne va pas me rendre riche mais je survis et je peux travailler sur un nouveau disque, recommencer tout le processus une nouvelle fois et auto-produire le prochain album ! En même temps je trouve assez de dates comme DJ pour passer mes journées à faire de la musique. Mieux : je peux continuer à ne faire que la musique qui me passionne. C'est un genre de cercle vertueux.
TFTC
- Tu as l'air déçu quand tu parles du marché musical actuel, tes
propos sont super sombres !Es-tu vraiment si pessimiste sur le
fait de créer de la musique en 2012 ?
DJ Format - Non, je suis absolument fier de faire de la musique et je réalise la chance que j'ai d'avoir pu en faire mon métier. Ce qui est triste c'est le fait que le genre de musique que j'aime faire, le Hip Hop avec lequel j'ai grandi et qui m'a inspiré la moitié de ma vie durant, semble ne plus avoir aucune valeur. Je vois de moins en moins de gens respecter ce genre de musique. Cela peut être terriblement destructeur de mettre sa sueur et ses larmes dans un projet et ne presque pas faire d'argent avec. C'est sans doute cette frustration qui transpire dans mes propos mais j'ai toujours la passion nécessaire à créer la musique que je veux faire. Arrêter est hors de question. J'aime trop cela.
Les gens n'accordent plus d'importance au support physique et je trouve ça triste. Pour moi c'est très important. En fait c'est presque aussi important que la musique elle-même : regarder la pochette et imaginer le type de sonorités que l'album doit contenir et comment cela représente l'artiste lui-même ; Pour moi par exemple, un collage d'images dans une construction visuelle logique peut être un écho à la façon dont je coupe et associe des samples provenant de milliers d'influences et d'inspirations différentes ! C'est vraiment un élément important dans un projet.
Parfois, le public ne télécharge même pas ton album en entier mais seulement un ou deux morceaux et se moque de connaître le noms des chansons. Je sens que le support digital est en train de changer les gens, leur attitude et leur approche de la musique. Ils achètent de la musique mais ne la considère certainement pas. J'essaye toujours de ne pas être trop négatif parce qu'évidemment, personne ne souhaite passer du temps à écouter un type ennuyeux ou déprimant (rires) et si je prends parfois les choses trop à cœur, c'est simplement que je suis passionné, tout particulièrement par les disques bien sûr, par la sensation qu'ils procurent quand tu en tiens dans ta main. Cela nous renvoie à ce que je te disais précédemment à propos de la façon dont j'ai découvert le Hip Hop et combien il était difficile pour moi de m'en procurer là où je vivais, mais si tu as un album que tu adores, tu as au moins une fois regardé au dos de la pochette ou dans les notes à l'intérieur du livret, à la recherche d'informations comme le label, qui a produit l'album, quel est le nom du rappeur sur tel ou tel morceau, qui a réalisé les scratchs ou les instrumentaux ... Toutes ces informations si précieuses à mes yeux sont perdues aujourd'hui avec la musique au format digital. Tout ceci est négligé aujourd'hui et je suppose que ça participe à ma frustration. Je ne peux simplement pas me défaire de la façon dont j'ai découvert la musique et, par extension, la façon dont j'ai appris de la musique. Il ne s'agit pas que d'écoute, il s'agit de lecture et d'apprentissage aussi.
TFTC - Sur ''Statement Of Intent'' on trouve six morceaux sur lesquels rappe Sureshot La Rock, un sacré MC. J'ai entendu dire que tu l'avais sorti de sa retraite, est-ce vrai ?
DJ Format - Non, je suis absolument fier de faire de la musique et je réalise la chance que j'ai d'avoir pu en faire mon métier. Ce qui est triste c'est le fait que le genre de musique que j'aime faire, le Hip Hop avec lequel j'ai grandi et qui m'a inspiré la moitié de ma vie durant, semble ne plus avoir aucune valeur. Je vois de moins en moins de gens respecter ce genre de musique. Cela peut être terriblement destructeur de mettre sa sueur et ses larmes dans un projet et ne presque pas faire d'argent avec. C'est sans doute cette frustration qui transpire dans mes propos mais j'ai toujours la passion nécessaire à créer la musique que je veux faire. Arrêter est hors de question. J'aime trop cela.
Les gens n'accordent plus d'importance au support physique et je trouve ça triste. Pour moi c'est très important. En fait c'est presque aussi important que la musique elle-même : regarder la pochette et imaginer le type de sonorités que l'album doit contenir et comment cela représente l'artiste lui-même ; Pour moi par exemple, un collage d'images dans une construction visuelle logique peut être un écho à la façon dont je coupe et associe des samples provenant de milliers d'influences et d'inspirations différentes ! C'est vraiment un élément important dans un projet.
Parfois, le public ne télécharge même pas ton album en entier mais seulement un ou deux morceaux et se moque de connaître le noms des chansons. Je sens que le support digital est en train de changer les gens, leur attitude et leur approche de la musique. Ils achètent de la musique mais ne la considère certainement pas. J'essaye toujours de ne pas être trop négatif parce qu'évidemment, personne ne souhaite passer du temps à écouter un type ennuyeux ou déprimant (rires) et si je prends parfois les choses trop à cœur, c'est simplement que je suis passionné, tout particulièrement par les disques bien sûr, par la sensation qu'ils procurent quand tu en tiens dans ta main. Cela nous renvoie à ce que je te disais précédemment à propos de la façon dont j'ai découvert le Hip Hop et combien il était difficile pour moi de m'en procurer là où je vivais, mais si tu as un album que tu adores, tu as au moins une fois regardé au dos de la pochette ou dans les notes à l'intérieur du livret, à la recherche d'informations comme le label, qui a produit l'album, quel est le nom du rappeur sur tel ou tel morceau, qui a réalisé les scratchs ou les instrumentaux ... Toutes ces informations si précieuses à mes yeux sont perdues aujourd'hui avec la musique au format digital. Tout ceci est négligé aujourd'hui et je suppose que ça participe à ma frustration. Je ne peux simplement pas me défaire de la façon dont j'ai découvert la musique et, par extension, la façon dont j'ai appris de la musique. Il ne s'agit pas que d'écoute, il s'agit de lecture et d'apprentissage aussi.
TFTC - Sur ''Statement Of Intent'' on trouve six morceaux sur lesquels rappe Sureshot La Rock, un sacré MC. J'ai entendu dire que tu l'avais sorti de sa retraite, est-ce vrai ?
DJ Format - Oui. Sureshot est quelqu'un qui s'est fait un nom dans les années 90. Je crois qu'il est passé dans le show radio de Marley Marl à New York et il a développé un talent vraiment intéressant en tant que MC. Comme rappeur il avait de sérieuses ambitions, coté enregistrement je veux dire, mais il est allé à l'université puis il a rencontré celle qui allait devenir sa femme ... tu sais comme cela arrive sans qu'on se rende compte. C'est un type très intelligent, il a décroché un excellent emploi, s'est marié, a eu des enfants ... du coup le Rap est passé au second plan, quelque chose dont il a perdu l'habitude et n'est finalement pas allé jusqu'à en faire une carrière.
Nous avons commencé à travailler ensemble en 2008 sur un mix CD (''Lungbutters'' -ndlr) pour DWG (Diggers WithGrattitude -ndlr), un label anglais qui édite d'anciens morceaux jamais sortis et qui est en contact avec des artistes de la fin des 80's et du début des 90's, avec toujours l'idée de retrouver de vieilles démos, des chansons restées dans les tiroirs des maisons de disques. Il y a évidemment énormément d'amoureux du Hip Hop enthousiastes de découvrir plus de ces vieux trucs ... moi par exemple (rires) ! Il s'agissait donc d'un projet de DWG avec un tas de morceaux du Juice Crew (un collectif Hip Hop essentiellement basé à Queensbridge au milieu des années 80, fondé par Marley Marl et le DJ Mr. Magic et domicilié auprès du label Cold Chillin' Records -ndlr). Ils étaient en contact avec Marley Marl qui leur a donné accès à des morceaux incroyables et nous étions là pour aider à promouvoir le projet avec un CD mixé. Nous avons réalisé le CD comme s'il s'agissait d'une vieille émission radio : j'étais le DJ, Sureshot était le MC. Nous nous sommes beaucoup amusé et il est rapidement devenu évident qu'une vraie alchimie opérait entre nous. C'est là qu'il m'a avoué qu'il avait rappé. Il m'a envoyé des morceaux en mp3, quelques unes de ses anciennes chansons ou mixtapes avec les paroles et je me suis tout de suite rendu compte que c'était le genre de gars avec qui il fallait que je travaille ! C'était celui que j'avais chercher sans succès jusque là. Je n'écoute pas beaucoup de Hip Hop actuel et ce n'est pas souvent que j'entends un MC qui m'emballe vraiment. Beaucoup de gens écoutent encore Nas ou Jay-Z mais j'ai perdu le contact avec ce genre de sons. C'est devenu trop propre et ... je ne sais même pas comment t'expliquer mais cela ne m'attire plus du tout. Je suppose que je recherche plutôt un genre de mentalité B-Boy, quelque chose de moins Pop, un peu plus dur et pour moi Sureshot La Rock représente ça. Il ressentait vraiment la production que j'essayais d'atteindre et avant qu'on s'interroge, nous étions partenaires ! Toutefois on a pris notre temps pour voir ce qu'il était possible de faire ensemble. Je lui ai envoyé des instrumentaux. Il a écrit des textes. Le plus agréable là dedans c'est que nous étions toujours réceptifs aux idées de l'autre, aux conseils ou aux critiques constructives. Il n'y a pas de question d'ego, je peux parler à Sureshot de ses lyrics et il peut faire pareil pour moi. Ce sont vraiment des conditions de travail fantastiques. Quand tu travailles avec quelqu'un, c'est toujours délicat quand tu dois faire attention à ne pas marcher sur les pieds de ton partenaire ou à ne pas blesser un ego. Mais rien de la sorte avec Sureshot. Et je pense qu'il en va de même pour moi ... enfin j'espère (rires) ...
TFTC - Tu rentres tout juste de tournée : qu'est-ce qu'un spectacle live de ''Statement of Intent'' par DJ Format ? S'agit-il d'un show platines ou y a-t-il sur scène d'autres équipements ?
DJ
Format - En fait, c'est
un peu des deux (rires).
Ce n'était pas facile d'emmener des MC's en tournée parce que
finalement, Sureshot est vraiment le principal rappeur avec lequel
j'ai travaillé pour cet album et comme je l'ai dit, il a une femme,
des enfants et il vit aux États-Unis. C'était très compliqué de
le faire venir en Angleterre toutes les semaines, la tournée s'étant
tout de même étalé sur quatre mois dans tous les coins du
Royaume-Uni. Quant aux autres MC's présent sur l'album, ils n'ont
qu'un ou deux titres chacun et je ne pouvais pas décemment leur
demander de monter sur scène toutes les semaines non plus.
J'ai donc décidé que la meilleure solution serait de faire comme nous avions fait avec Simon pour The Simonsound, monter sur scène tous les deux et proposer une espèce de spectacle à la fois musical et visuel. Nous avons d'ailleurs utiliser des morceaux issus de mes deux premiers albums, certaines de ces chansons ayant déjà bénéficié de vidéo clips et donc de matériau supplémentaire pour nous, et avons créé beaucoup de nouveaux visuels. Nous avons ainsi mélangé de vieux morceaux avec des extraits de mon dernier album et, bien sûr, des titres de The Simonsound. Cela a donné un mix de presque tout ce que j'ai fait dans le Hip Hop, le Funk et le registre Electro un peu dingue que je crée avec Simon, le tout complété par du Veejaying. Je crois que la partie visuelle a grandement facilité l'immersion du public. Par exemple, Simon avait réalisé une vidéo pour ''Tour de France'' (une chanson extraite de l'album ''Reverse Engineering'', premier album de The Simonsound -ndlr) qui décrivait le voyage d'un missile depuis la station de lancement jusque dans l'espace et à travers l'atmosphère martienne, ce film est vraiment très fun ! D'ailleurs, jouer aux cotés de Simon est très fun pour moi. C'était donc un genre de concert, mais aussi un DJ set. Ou disons plutôt que c'était plus qu'un DJ set mais je ne suis pas sûr que c'était tout à fait un concert, tu vois ce que je veux dire ? Quelque chose à mi-chemin entre les deux.
Il y a une ou deux chansons sur lesquelles j'ai même sorti le vocoder pour produire de vieilles voix synthétiques (rires). Je ne rapperai jamais avec ma vraie voix, je ne suis ni un MC ni un chanteur et me faire donner de la voix aurait été horrible, mais là, déguiser ma voix derrière le vocoder c'est un peu comme porter un masque. Je me sentais moins exposé. Je me suis beaucoup amusé dans la mesure où je sentais que les gens ne seraient pas critiques et que je ne subirai pas d'attaques dans le genre ''Hey, tu n'es pas rappeur, retourne derrière tes platines, imbécile !'' (rires) Je crois que tout le monde s'est laissé emballé en voyant ce que nous essayions de proposer : un bon spectacle et un bon divertissement.
Très bientôt nous allons mettre l'intégralité du show en ligne pour permettre aux gens de l'apprécier à la maison. Il nous faut encore monter plusieurs séquences provenant de différentes représentations avec les visuels originaux du spectacle. Nous voulons être sûr que tout se mixe correctement. Je crois que ça pourrait être très intéressant.
J'ai donc décidé que la meilleure solution serait de faire comme nous avions fait avec Simon pour The Simonsound, monter sur scène tous les deux et proposer une espèce de spectacle à la fois musical et visuel. Nous avons d'ailleurs utiliser des morceaux issus de mes deux premiers albums, certaines de ces chansons ayant déjà bénéficié de vidéo clips et donc de matériau supplémentaire pour nous, et avons créé beaucoup de nouveaux visuels. Nous avons ainsi mélangé de vieux morceaux avec des extraits de mon dernier album et, bien sûr, des titres de The Simonsound. Cela a donné un mix de presque tout ce que j'ai fait dans le Hip Hop, le Funk et le registre Electro un peu dingue que je crée avec Simon, le tout complété par du Veejaying. Je crois que la partie visuelle a grandement facilité l'immersion du public. Par exemple, Simon avait réalisé une vidéo pour ''Tour de France'' (une chanson extraite de l'album ''Reverse Engineering'', premier album de The Simonsound -ndlr) qui décrivait le voyage d'un missile depuis la station de lancement jusque dans l'espace et à travers l'atmosphère martienne, ce film est vraiment très fun ! D'ailleurs, jouer aux cotés de Simon est très fun pour moi. C'était donc un genre de concert, mais aussi un DJ set. Ou disons plutôt que c'était plus qu'un DJ set mais je ne suis pas sûr que c'était tout à fait un concert, tu vois ce que je veux dire ? Quelque chose à mi-chemin entre les deux.
Il y a une ou deux chansons sur lesquelles j'ai même sorti le vocoder pour produire de vieilles voix synthétiques (rires). Je ne rapperai jamais avec ma vraie voix, je ne suis ni un MC ni un chanteur et me faire donner de la voix aurait été horrible, mais là, déguiser ma voix derrière le vocoder c'est un peu comme porter un masque. Je me sentais moins exposé. Je me suis beaucoup amusé dans la mesure où je sentais que les gens ne seraient pas critiques et que je ne subirai pas d'attaques dans le genre ''Hey, tu n'es pas rappeur, retourne derrière tes platines, imbécile !'' (rires) Je crois que tout le monde s'est laissé emballé en voyant ce que nous essayions de proposer : un bon spectacle et un bon divertissement.
Très bientôt nous allons mettre l'intégralité du show en ligne pour permettre aux gens de l'apprécier à la maison. Il nous faut encore monter plusieurs séquences provenant de différentes représentations avec les visuels originaux du spectacle. Nous voulons être sûr que tout se mixe correctement. Je crois que ça pourrait être très intéressant.
TFTC
- Quelle est la suite pour toi ? Quels sont les prochains
projets ou les prochaines dates importantes ?
DJ Format - J'ai réalisé une poignée de morceaux avec le rappeur Phil Most Chill qui apparaît en featuring dans l'album ''Statement of Intent'' aux cotés de Sureshot La Rock sur le morceau ''Live At The Place To Be''. Phil est sans doute plus célèbre pour les disques qu'il a enregistré à la fin de la décennie 80 et au début des années 90. Il a sorti beaucoup de ses productions par lui même, donc en éditions très limitées et certaines sont devenues des collectors. Il donne l'impression de posséder une sorte d'enthousiasme créatif sans limite que je n'arrive pas à m'expliquer. Je ne suis pas tout à fait sûr de savoir quel âge il a précisément. J'ai 39 ans et je sais qu'il est un peu plus vieux que moi mais pour une raison qui m'échappe, il n'a jamais été en meilleure forme ! Il écrit des chansons tout le temps et quelques uns de ces meilleurs textes en plus. Phil est célèbre pour avoir été le roi du Rap rapide. Il y a peu de rappeurs qui peuvent rivaliser quand il accélère ! Ainsi nous avons essayé de travailler ensemble sur quelques chansons, pour voir ce que cela pouvait donner. Nous ne voulions surtout pas faire d'annonce telle que parler d'album car je crois que nous avons encore besoin de nous frotter à quelques autres tentatives pour vraiment voir si le résultat nous satisfait et comment fonctionne notre duo. Pour l'instant, nous avons deux morceaux enregistrés qui nous plaisent beaucoup et peut-être deux ou trois de plus dans les cartons au moment où l'on parle. C'est ce qui m'occupe en ce moment, je suis très emballé par le fait de travailler avec Phil.
J’expérimente aussi avec Simon James en ce moment. Nous espérions produire de nouveaux morceaux pour un album mais il faut rester réaliste et nous allons pour l'instant nous concentrer sur un ou deux singles en 45 tours. Nous sommes toujours inspirés par l'idée de partir en tournée ensemble donc avant ça, nous avons besoin de retourner en studio pour produire quelques nouveautés (rires).
Et bien entendu, je fais toujours des dates en tant que DJ. Je dois le faire, évidemment. Pas de méprise, hein : j'adore faire le DJ mais c'est aussi une nécessité financière parce que c'est avec ça que je paye les factures (rires). Je t'ai dit que je ne vivais pas de la production de disques donc aussi longtemps que je mixerai dans des soirées, je pourrai payer mon loyer, remplir mon frigo et le plus important : acheter des disques ! Je compte bien saisir les dates en tant que DJ aussi longtemps que l'on m'invitera à jouer. Pour le moment j'ai quelques invitations en France, aux Pays-Bas et en Allemagne.
La chose amusante c'est que juste à coté de moi j'ai six CD's de la méthode ''Apprendre à parler français avec Michel Thomas''. Quand j'étais élève à l'école, j'ai reçu des cours de français pendant deux ou trois ans mais c'était il y a tellement longtemps. Je vais en France régulièrement et à chaque fois je m'en veux de n'avoir pas pris le temps d'avoir écouter mes CD's de français. J'ai besoin d'apprendre cette langue afin d'être certain que la prochaine fois, je serai capable de parler un peu plus et un peu mieux. Tout ce que je sais dire c'est ''Je ne parle pas français très bien, pardon'' et ''Je voudrais une baguette jambon fromage s'il vous plaît'' (en français dans le texte -ndlr). Et en général les gens se disent que mon niveau de français n'est pas mauvais et donc me réponde toujours quelque chose de compliqué que je ne comprends pas et je me sens idiot. Il faut que j'apprenne parce que pour l'instant, à chaque fois que j'essaye de parler français, mon seul moyen d'éviter tout malentendu c'est d'ajouter ''C'est tout'' pour faire comprendre aux gens que ce n'est pas la peine de répondre à ma tentative (rires).
DJ Format - J'ai réalisé une poignée de morceaux avec le rappeur Phil Most Chill qui apparaît en featuring dans l'album ''Statement of Intent'' aux cotés de Sureshot La Rock sur le morceau ''Live At The Place To Be''. Phil est sans doute plus célèbre pour les disques qu'il a enregistré à la fin de la décennie 80 et au début des années 90. Il a sorti beaucoup de ses productions par lui même, donc en éditions très limitées et certaines sont devenues des collectors. Il donne l'impression de posséder une sorte d'enthousiasme créatif sans limite que je n'arrive pas à m'expliquer. Je ne suis pas tout à fait sûr de savoir quel âge il a précisément. J'ai 39 ans et je sais qu'il est un peu plus vieux que moi mais pour une raison qui m'échappe, il n'a jamais été en meilleure forme ! Il écrit des chansons tout le temps et quelques uns de ces meilleurs textes en plus. Phil est célèbre pour avoir été le roi du Rap rapide. Il y a peu de rappeurs qui peuvent rivaliser quand il accélère ! Ainsi nous avons essayé de travailler ensemble sur quelques chansons, pour voir ce que cela pouvait donner. Nous ne voulions surtout pas faire d'annonce telle que parler d'album car je crois que nous avons encore besoin de nous frotter à quelques autres tentatives pour vraiment voir si le résultat nous satisfait et comment fonctionne notre duo. Pour l'instant, nous avons deux morceaux enregistrés qui nous plaisent beaucoup et peut-être deux ou trois de plus dans les cartons au moment où l'on parle. C'est ce qui m'occupe en ce moment, je suis très emballé par le fait de travailler avec Phil.
J’expérimente aussi avec Simon James en ce moment. Nous espérions produire de nouveaux morceaux pour un album mais il faut rester réaliste et nous allons pour l'instant nous concentrer sur un ou deux singles en 45 tours. Nous sommes toujours inspirés par l'idée de partir en tournée ensemble donc avant ça, nous avons besoin de retourner en studio pour produire quelques nouveautés (rires).
Et bien entendu, je fais toujours des dates en tant que DJ. Je dois le faire, évidemment. Pas de méprise, hein : j'adore faire le DJ mais c'est aussi une nécessité financière parce que c'est avec ça que je paye les factures (rires). Je t'ai dit que je ne vivais pas de la production de disques donc aussi longtemps que je mixerai dans des soirées, je pourrai payer mon loyer, remplir mon frigo et le plus important : acheter des disques ! Je compte bien saisir les dates en tant que DJ aussi longtemps que l'on m'invitera à jouer. Pour le moment j'ai quelques invitations en France, aux Pays-Bas et en Allemagne.
La chose amusante c'est que juste à coté de moi j'ai six CD's de la méthode ''Apprendre à parler français avec Michel Thomas''. Quand j'étais élève à l'école, j'ai reçu des cours de français pendant deux ou trois ans mais c'était il y a tellement longtemps. Je vais en France régulièrement et à chaque fois je m'en veux de n'avoir pas pris le temps d'avoir écouter mes CD's de français. J'ai besoin d'apprendre cette langue afin d'être certain que la prochaine fois, je serai capable de parler un peu plus et un peu mieux. Tout ce que je sais dire c'est ''Je ne parle pas français très bien, pardon'' et ''Je voudrais une baguette jambon fromage s'il vous plaît'' (en français dans le texte -ndlr). Et en général les gens se disent que mon niveau de français n'est pas mauvais et donc me réponde toujours quelque chose de compliqué que je ne comprends pas et je me sens idiot. Il faut que j'apprenne parce que pour l'instant, à chaque fois que j'essaye de parler français, mon seul moyen d'éviter tout malentendu c'est d'ajouter ''C'est tout'' pour faire comprendre aux gens que ce n'est pas la peine de répondre à ma tentative (rires).
Tales From The Crate - It's
not only kind words to tell you that I'm happy and proud to got you
for the show. It's a great pleasure, almost a kind of honour ...
DJ Format - Wow ... thank you.
I'm very pleased too because I never really knew about a radio show
that wants to talk about tales from the crates, you know, talking
about diging and collecting records. For me it's actually a special
trip. We need more guys like you doing stuffs like this, because
otherwise it's only gonna be commercial radios talking about shit. I
guess we have to dedicate to guys like you to do everything yourself.
It's a good thing.
TFTC - It's always the same
for all the interviews you gave I guess but tell me about your very
beginning : who ? Where ? When ? Why ? I
want to know everything ...
DJ Format - Everything (laughs)
?
TFTC - Everything !!
DJ Format - I mean there's a lot
of details ... First of all, I have to say that I come from a place
called Southampton. If anyone knows England very well, they're
knowing that Southampton is not a very cool place, not very
culturally interesting. There was not many records shops back in the
80's and the 90's and really I think there is actually no independant
records shops left in Southampton now, in 2012.
This is the kind of place where I grew
up. When I started to discover Hip Hop, when I was like fourteen
years old, something like 1986 or 1987, it was very hard just to find
Hip Hop to listen to. It wasn't a big thing like in the pop charts
now, you know, it was a kind of underground scene and you had to
seek, to really dig to even find an american Hip Hop record. I think
that this early experience probably started my crazy collector
mentality. I really wanted to look for music, very enthusiastically.
It was very difficult to have records I wanted so it might be more
special to have original vinyls.
It was really my introduction to Hip
Hop and it was very hard to discover anything about it because it was
before the internet, I just used to have something on tape cassette.
When I was sixteen and I left school,
me and my friends didn't have much money so we put our money together
to buy some turntables and we used to take turns. We had these
turntables at my friend's house for one week, then we had the
turntables at my house the next week ... We even shared the records
that we had ! That's how we started but I just wanted to
scratch. At first I wasn't really thinking about digging for breaks
from Soul and Funk or anything like this, I just wanted to buy Hip
Hop records that I was hearing sometimes, maybe on pirate radio
station in Southampton, maybe from a friend, an older brother who had
a records collection, or some guys we knew who had some vinyls too
... It was very hard for us growing up in Southampton to find any of
these stuffs and I think that's why I really start to be excited by
discovering records.
I wanted to be a scratch DJ I guess, I
loved to hear Dj's scratching and that's why I said to myself
something like : Ok, I don't have a very good voice, I don't
think I wanna rap - have to be realistic you know, it's not gonna
happen (laughs) - so yeah, let's try to scratch. Me and my friend
were getting older on the next year or two, we were working, saving
money and buy some Hip Hop records and naturally, as many DJ's will
discover, you want the next thing. Maybe you start with just
deejaying, just with your two turntables and a mixer, and then pretty
soon, it's like it's not enough, you want the next thing. For me it
was a 4 tracks tape recorder. You know the kind : you could
record a little mix on one track and then you could record yourself
scratching, over the top on another channel. It was the most exciting
discovery for us (laughs) ! That's how I begun.
TFTC - Your first album is
called ''Music For Mature B-Boy'', were you involved in the B-Boy and
breakdance culture when you begun ?
DJ Format -
No. Not really. To be honnest I used ''B-Boy'' in the sense that I
have a B-Boy mentality. I mean that I still respect all the elements
of Hip Hop culture and it's more about a way to think. I'm not
somebody that could ever go breakdancing and I have never really been
a DJ in a breakdance jam so it wasn't really like you said.
I guess the title
of that album was more to suggest that I'm just making music for
people like me, guys who have my age and grew up with late 80's and
early 90's Hip Hop and who are kind of sad that the Hip Hop changed
into something else that is more like Pop music. Well you know how
Hip Hop turned into a massive worldwide multi billions dollars
business and there are so many subgenre that now it's even hard to
say to somebody : Yeah, I'm a Hip Hop DJ. It's not good enough,
you have to explain exactly what kind of Hip Hop ...
I even
feel strange to tell that I'm a Hip Hop DJ because I only like a
small pourcentage of what this music is became today.
TFTC - I don't want to start a kind of therapy based on the titles you choosed for your albums (laughs) but is it the same kind of philosophy you followed to find a name to your second LP called ''If You Can't Join Them, Beat Them'' ?
TFTC - I don't want to start a kind of therapy based on the titles you choosed for your albums (laughs) but is it the same kind of philosophy you followed to find a name to your second LP called ''If You Can't Join Them, Beat Them'' ?
DJ
Format - Actually, it was
the only way to really say what I meant with ''Music For The Mature
B-Boy''. It was kind of my way to say the same thing, it was just a
different way. It was like that I'm saying : I don't like the
music people are doing right now. I was really referring to the other
Hip Hop people. You know I don't really like what people are doing so
I'm just gonna continue to do it my way. Something like : ''Who
cares ?'' and I'm just doing my thing. That was what I wanted to
say with that title. But hey, at the end of the day, it's really just
an album's title, just a kind of summons, something about the music
contained in the album.
TFTC - Did you begun to be
called for DJ gigs before or after the release of your first
productions (''English Lesson EP'' was released in 1999 and the first
album, ''Music For Mature B-Boy'', in 2003 -ed) ?
DJ Format -
Well, I guess that brings me back to my beginning as a DJ, doing
mixes on my four tracks recorder ! And I had a friend who had an
old computer, an Amiga computer, and you could make basic samples
with, sampling beats from records. That was my first introduction to
sampling and it was only at this time that I started to think about
digging for records to sample, Funk and Soul. I wanted to make my own
Hip Hop records and I soon realized that it is pretty weak if you
just sample other beats from other Hip Hop records. Of course you can
do that, when you're just learning, I think most people probably do
it but you have to be more original (laughs) ! That's why you
need to look for breaks.
For a long time, I
was really paying my dues. I certainly wasn't releasing any records
and I certainly wasn't doing any money with DJ gigs. Not before
something like 1997, when I finally left Southampton and I moved to
Brighton which is a much more culturally intersting city with a music
scene, with a reputation too.
So I moved there
and I guess that's when I first started to get gigs as a DJ. And
around the same time, in 1997, I released my first record under the
name DJ Format. That was the release ''Return Of The DJ vol. 2'' and
that was the first time people really heard my name as a solo artist.
That might have helped to get DJ gigs. Maybe I would get 50 pounds if
I was lucky (laughs), probably I would get no money at all, but it's
just something you do because you're young, you're anthusiastic and
you just want to share your love of music. You want to be a DJ
somewhere ! I mean, it wasn't ever an artistical thing for me,
it was just about sharing my taste in music with other people.
TFTC - You're well known as a
Funk, Hip Hop & Breaks DJ and producer, but your last album is
quite different that what you did before. ''Statement Of Intent''
(released in March 2012 -ed) is more rock and contains a lot of
vintage electronic influences. I mean even the cover is psychedelic !
What happened ? Did you fall in love with Jimi Hendrix ?
DJ Format -
Yes, I think that you're probably giving a good explaination
(laughs) ! I still love some kind of B-Boys breaks and some
samples from Funk or Soul records that you could say are a kind of
funky. I still love to work with stuffs like that sometimes but I
think that my last album reflects more the way that my taste have
matured. I don't listen so much Funk and Soul right now.
When I play in clubs it's usually the best to make people dance of course but at home, I'm listenning to more some 60's psychedelic rock, classic kind of rock from 60's and 70's : Cream, the Beatles, things like this. It doesn't always have to be super rare, obscure or expensive, I love a lot of classic records, probably more than the rest, even if as a digger and a collector. I'm always looking for undiscovered gems that I can sample or use in a mix and introduce to people maybe for the first time. I'm this kind of DJ, I want to be original and present new stuffs to people.
But as I said, my new album is just reflecting my tastes which are a little bit more rock than before. And the kind of Hip Hop I make is changing too. I want it a little bit tougher, less cheesy. I don't want to tell that all my music was cheesy before but when I look back to things I did, some of them are very lighthearted and maybe a little bit cheesy. Maybe it was a little bit commercial too. I don't know : I never had a plan, I never really thought of what I was doing as a career or in terms of leaving a legacy, I just made the music that I felt good at the time.
Maybe it's only because I had a long break off to my second album (released in 2005 -ed). I just didn't feel inspired to make any Hip Hop and I was experiencing a lot. For example I did some recordings with a live Funk band, I tried to do some kind of blues with a blues band, I tried to do some kind of psychedelic rock stuffs ... I also tried to do some kind of 50's and 60's electronic sounds, something like film and television music from the 60's, music library. Luckily that stuff worked out well. My friend Simon James and I became The Simonsound. We used a lot of vintage equipment - you know : Moog synthesizer, space echos - but also modern equipment. I really love this project.
When I play in clubs it's usually the best to make people dance of course but at home, I'm listenning to more some 60's psychedelic rock, classic kind of rock from 60's and 70's : Cream, the Beatles, things like this. It doesn't always have to be super rare, obscure or expensive, I love a lot of classic records, probably more than the rest, even if as a digger and a collector. I'm always looking for undiscovered gems that I can sample or use in a mix and introduce to people maybe for the first time. I'm this kind of DJ, I want to be original and present new stuffs to people.
But as I said, my new album is just reflecting my tastes which are a little bit more rock than before. And the kind of Hip Hop I make is changing too. I want it a little bit tougher, less cheesy. I don't want to tell that all my music was cheesy before but when I look back to things I did, some of them are very lighthearted and maybe a little bit cheesy. Maybe it was a little bit commercial too. I don't know : I never had a plan, I never really thought of what I was doing as a career or in terms of leaving a legacy, I just made the music that I felt good at the time.
Maybe it's only because I had a long break off to my second album (released in 2005 -ed). I just didn't feel inspired to make any Hip Hop and I was experiencing a lot. For example I did some recordings with a live Funk band, I tried to do some kind of blues with a blues band, I tried to do some kind of psychedelic rock stuffs ... I also tried to do some kind of 50's and 60's electronic sounds, something like film and television music from the 60's, music library. Luckily that stuff worked out well. My friend Simon James and I became The Simonsound. We used a lot of vintage equipment - you know : Moog synthesizer, space echos - but also modern equipment. I really love this project.
You know, I have to
be honnest with myself and say that the Funk songs I recorded were
quite good. But for me it wasn't enough, I wanted them to be great.
So and don't want to be remembered for my next project being quite
good. I felt that I needed to come back with something I can believe
with my own eyes great, even if nobody agree, you have to believe in
yourself at least. I just kept digging and kept digging, found
inspiration and I guess I felt back in love with Hip Hop again but I
got inspired to make that by the kind of records that I've been
buying the last five years, definitely more about crazy rock and
psychedelic kind of experimental music. That's what is reflected in
the new record.
TFTC - Could you tell us a little bit more about your project called The Simonsound ?
DJ Format -
For sure ! It really starts with som eguys from a records
company in the UK specialized in library music from the 60's and the
70's. They're called Chappell Music and they're quite famous. They
employed a lot of french musicians by the way. Anyway they wanted me
to just take away some records and make some Hip Hop tracks with,
sampling this material to create something new that we could release
together, something like a DJ Format's record using all this Chappell
Music library. I think they wanted me to do some Rap songs, maybe
with Abdominal or something like this but as I told you before, I was
quiet of bored to do this kind of song at this time. So instead, I
contacted Simon James.
I know Simon for
years, he's coming from Brighton and he helped me to engineer my
first record. I think the timing was just right. Simon have been
experimenting with all his electronic stuffs and suddenly things just
felt into place. Right at the exact same time in our lives, we were
both ready to try something different and we both wanted to do the
same kind of things : a mixture of samples but using a lot of
vintage electronic equipment. And we started to pu together music
that we're very much inspired by : the old library sound from
the late 60's and early 70's. It was about heavy bass, crispy drums
and messing around with electronic, trying to create our own vintage
electronic sound. Not like the modern Electro stuff, we really don't
are into that. We experimented with early pointed electronic sounds,
that what really appealed to us.
TFTC - Are you feeling that
you did what you wanted to do or said what you had to say about Hip
Hop and B-Boy breaks ?
DJ Format - I don't know. I'm very happy with The Simonsound's album (''Reverse Engineering'', released in 2010 -ed). We have a lot of different styles ! We have songs that are sounding like they could have been from old movie's soundtracks, we also have vocal songs with singers influenced by some 60's psychedelic stuffs, we have tracks like ''It's Just Begun'' which is of course a famous B-Boy anthem by Jimmy Castor Bunch and a fantastic kind of psycheldelic soul record even if I guess you can call it a Funk track ... It's not only a classic B-Boy break, it's a song that everybody knows ! No matter what music you're into, everybody knows when that horns riff comes up, you know (he sings the famous horns chorus -ed) ... and we told ourselves : let's do a crazy electonic version of this, even if I don't know how we're going to do it !
DJ Format - I don't know. I'm very happy with The Simonsound's album (''Reverse Engineering'', released in 2010 -ed). We have a lot of different styles ! We have songs that are sounding like they could have been from old movie's soundtracks, we also have vocal songs with singers influenced by some 60's psychedelic stuffs, we have tracks like ''It's Just Begun'' which is of course a famous B-Boy anthem by Jimmy Castor Bunch and a fantastic kind of psycheldelic soul record even if I guess you can call it a Funk track ... It's not only a classic B-Boy break, it's a song that everybody knows ! No matter what music you're into, everybody knows when that horns riff comes up, you know (he sings the famous horns chorus -ed) ... and we told ourselves : let's do a crazy electonic version of this, even if I don't know how we're going to do it !
We just started to
experiment and before we knew we had an accurate cover and then we
will try to find another song that we can give the same treatment, a
real electronic twist but still keeping it in a Funk kind of way,
where B-Boys meet Electro (laughs). I'm talking about the original
Electo stuffs, of course ...
So yes, there are a lot of different styles in The Simonsound's album. There is an cover version of Bob James, the track ''Nautilus'' which is an absolute master piece, sampled a million times by Hip Hop artists over the year. That's why for us, it was hard to do a really unusual electronic version of this song and we really proud of that. We really proud of what we did with this project and it's the same for my latest DJ Format's album, ''Statement Of Intent''. I think for the first time I'm 100% proud of what I did, 100% happy with everything in the album.
So yes, there are a lot of different styles in The Simonsound's album. There is an cover version of Bob James, the track ''Nautilus'' which is an absolute master piece, sampled a million times by Hip Hop artists over the year. That's why for us, it was hard to do a really unusual electronic version of this song and we really proud of that. We really proud of what we did with this project and it's the same for my latest DJ Format's album, ''Statement Of Intent''. I think for the first time I'm 100% proud of what I did, 100% happy with everything in the album.
It's an unfortunate
reality but usually, as an artist, there are always little things
that don't work for you. Along the way, you have to make slight
compromises and sometimes you just have to let the things go,
otherwise you're never going to finish the product to be release.
Sometimes, you just feel like : Ok, I'm not quite happy but I
did my best and this is as good as possible. This time I just kept
working and kept working ... I didn't rest until I was happy with
each second of this album.
Even if for some
reason, my old fans don't like the album and if I don't even have any
new fans, even if nobody likes it, I can't blame anyone but myself
because I'm proud and happy with it.
TFTC - I heard that it was
hard to find a label to release ''Statement Of Intent''. It's hard to
believe but is it true ?
DJ Format -
It's kind of true. My problem was : if I give the album to a
small label, they probably won't be able to make a significant number
of copies. I already have a little fanbase who follow my work and
with a small label, it's not really make a difference. If I give the
album to a big label, they're going to have a big budget to advertise
and get behind me, push me and support me in a different kind of way.
I have to say also that big labels are able to put more pressure on
shops to be sure that your album is still available in stock and
smallest labels haven't this power.
I spent a lot of my own money to record this album over the last few years, I mean it's not something about money but ... it's also about money a little bit ! I spent my own money as an investment and a small label can't give me an advance to cover my costs and even if they just release it, they'll only give me back 50% of the profit ...
I spent a lot of my own money to record this album over the last few years, I mean it's not something about money but ... it's also about money a little bit ! I spent my own money as an investment and a small label can't give me an advance to cover my costs and even if they just release it, they'll only give me back 50% of the profit ...
There were a few
labels that I tried with, the biggest independant ones. Some of them
were pretty interested but ... I don't know their reasons, is it
because they didn't like the music or because I don't have the high
profil they're looking for ? Who knows ? But the thing is :
the people that you send your work to, they don't even have the
manners to respond to you. They don't even care. There is no respect.
Unfortunately, it helps me to make a decision and it was to do it
myself ! This way I'm completely in control of my music and own
it myself. A couple of times recently, I had requests to use some of
my tracks, for example. Usually, you have to discuss about that with
me and the label. They think that they own the music. But this time I
was able to say to my friends : yes, use my music for your DVD
or something and no, you don't have to spend any money for it, thank
you to promote my music ... it makes a big difference.
And also, I think
I'm lucky to still have a good fanbase that really appreciates vinyl
records so I sold something like 500 copies in vinyl and I sold quite
well with CD's too, I was very surprised to be honnest. Of course a
few people also bought mp3 files that is something I don't
understand, for me it's worthless. I mean, if somebody want to pay to
have digital music, how could you give him a mp3 !? It's not a
physical thing ! Anyway I heard that I sold well in digital too.
It makes me a little bit sad because people don't realize that ITunes
probably takes an absolutely massive percentage of the money and
gives a pathetic part to the artists so ITunes gets richer and richer
and guys like us receive and tiny percentage, almost an insult.
Anyway, I covered
my costs and so I'm happy. It's not really going to make me rich but
I survive and I can make another record and I can do the all thing
again, putting my next album by myself ! And in the same time,
I'll get enough DJ gigs to spend my daytime making music and I can
keep make music that I'm passioned about. It's like a positive cycle.
TFTC
- You seem to be sad when you talk about music industry, I mean what
you say is kind of dark ! Are you really so disappointed about
making music in 2012 ?
DJ Format - No, I'm absolutely proud to make music and I realize that I'm lucky to do this for my job ! But I think what is sad is the fact that the kind music I like to make, the Hip Hop I grew up with and that inspired half of my life, doesn't seem to have any value anymore. I see less and less people giving respect to this kind of music. It could be so destroying to pull all your blood and tears into a project and to make quite honestly no money with. That is probably the frustrating part that you can feel from what I'm saying but I still have the passion to keep making music exactly how I wanna make it. I don't want to stop doing that. I love to do that.
DJ Format - No, I'm absolutely proud to make music and I realize that I'm lucky to do this for my job ! But I think what is sad is the fact that the kind music I like to make, the Hip Hop I grew up with and that inspired half of my life, doesn't seem to have any value anymore. I see less and less people giving respect to this kind of music. It could be so destroying to pull all your blood and tears into a project and to make quite honestly no money with. That is probably the frustrating part that you can feel from what I'm saying but I still have the passion to keep making music exactly how I wanna make it. I don't want to stop doing that. I love to do that.
People don't even
care anymore about the physicial record and I find it's sad. For me
that is such an important part. It's almost as important as the music
to see the artwork and imagine what music is possibly be contained
within the album and how it's representing the music and the artist
himself ; For example, for me the collage of images could
represent the same way that I cut and past the music with a thoushand
influences and inspirations ! It's really an important part of
the project.
Sometimes people don't even download your full album but just one or two tracks and don't even want to know how the songs are called. I feel like the digital way is definitely changing people's attitude and approach to music and they buy music, they certainly don't value music. I always try not to come across to negative because obviously, nobody wants to listen to some boring guy too negative (laughs) but I sometimes take things too seriously because I'm passioned, especially by records of course, to own and hold the physical record in your hand. I'm going back to what I was telling you earlier about when I first discovered Hip Hop and about how it was difficult for me to find Hip Hop records where I lived but if you have an album that you love, you once at least looked at the back of the cover and readed the sleeve notes to see who are the rappers, the label, who produced the album, who made the beats, who did the scratches, that kind of things ... All these informations which are so important for me, they're lost now with digital music. This is overlooked today and I guess that's a part of my frustration. I just can't move out of the way I discovered music and ultimately, the way I learnt about music. It's not only about listenning, it's about reading and learning too.
TFTC - On ''Statement Of Intent'' there are six tracks sung by Sureshot La Rock, a quiet good MC. I heard that you took him back from his retirement, is that true ?
Sometimes people don't even download your full album but just one or two tracks and don't even want to know how the songs are called. I feel like the digital way is definitely changing people's attitude and approach to music and they buy music, they certainly don't value music. I always try not to come across to negative because obviously, nobody wants to listen to some boring guy too negative (laughs) but I sometimes take things too seriously because I'm passioned, especially by records of course, to own and hold the physical record in your hand. I'm going back to what I was telling you earlier about when I first discovered Hip Hop and about how it was difficult for me to find Hip Hop records where I lived but if you have an album that you love, you once at least looked at the back of the cover and readed the sleeve notes to see who are the rappers, the label, who produced the album, who made the beats, who did the scratches, that kind of things ... All these informations which are so important for me, they're lost now with digital music. This is overlooked today and I guess that's a part of my frustration. I just can't move out of the way I discovered music and ultimately, the way I learnt about music. It's not only about listenning, it's about reading and learning too.
TFTC - On ''Statement Of Intent'' there are six tracks sung by Sureshot La Rock, a quiet good MC. I heard that you took him back from his retirement, is that true ?
DJ Format - Yes. He's a guy who really made a name for himself in the mid 90's. I think he's been on Marley Marl's radio show in New york and he did show a really interesting art as a MC. He was really serious about rapping, I mean to put in on records, but he went to college and met his future wife and ... you know how it happens. He's actually a very intelligent guy, he got a really good job, he got married, had kids ... and then I guess that rapping became a background hobby, something he remains like ''Oh yeah I used to rap'' and finally he didn't pursue that as a carrer.
We
started to work together in 2008 for a mixed CD (called
''Lungbutters'' -ed) for DWG
(Diggers With Gratitude -ed), a UK records label which use to put out
old unreleased records and get in touch with artists from the 80's
and the 90's or maybe discover old demo tapes, songs never released
back in the days. Of course there is still a lot of enthusiastic Hip
Hop lovers who want to hear more of these old stuffs ... like myself
(laughs) ! It was about a DWG's project with a lot of tracks
from the Juice Crew (a hip hop collective of largely
Queensbridge-based artists in the mid to late 80s, founded by Marley
Marl and radio DJ Mr. Magic and housed by Cold Chillin' Records -ed).
They got in touch with Marley Marl and had access to incredible songs
and we had to help to promote this project with a mixed CD. We did
the CD like it was an old radio show so I was like the DJ, Sureshot
was the MC. We just have a lot of fun and it was obvious that we had
a great chemistry. That's when he had to admit that he used to rap.
Then he sent me some mp3 of some of his old songs or mixtapes with
his lyrics and I realized straight a way that he was the guy I needed
to make record with ! This is the guy I've been looking for. I
mean that I don't listen too much contemporary Hip Hop and it's not
very often that I hear a MC that really excite me. People much still
love Nas or Jay-Z but I really lost touch with that kind of sound. It
has become a little bit too clean and ... I don't even know how to
describe it but it just doesn't appeal to me anymore. I guess I just
want more of that kind of B-Boy mentality, something not so Pop, a
little bit more rough and to me Sureshot La Rock is representing all
of that stuffs. He really felt the beat that I was trying to make and
there we go : we've got partnership ! It just came out from
a good chemistry.
We decided to take our time and see what we can do. I sent him some beats. He wrote some rhymes. The best part of this relationship is that we're open minded to each other's ideas, advices and constructive criticism. There is no ego involved. I can talk to Sureshot about some of his rhymes and he can do the same to me. It was a really fantastic kind of relationship. When you work with someone, it could be very delicate to not tread on anyone's toes or hurt an ego. But there's nothing like that with Sureshot. And I think that's the same with me ... I mean I hope (laughs) ...
TFTC - You just came back from a tour : how is a DJ Format's ''Statement of Intent'' live show ? Is it just about turntables or is there some additional equipment ?
We decided to take our time and see what we can do. I sent him some beats. He wrote some rhymes. The best part of this relationship is that we're open minded to each other's ideas, advices and constructive criticism. There is no ego involved. I can talk to Sureshot about some of his rhymes and he can do the same to me. It was a really fantastic kind of relationship. When you work with someone, it could be very delicate to not tread on anyone's toes or hurt an ego. But there's nothing like that with Sureshot. And I think that's the same with me ... I mean I hope (laughs) ...
TFTC - You just came back from a tour : how is a DJ Format's ''Statement of Intent'' live show ? Is it just about turntables or is there some additional equipment ?
DJ Format -
Well, it's a litlle bit about everything you said (laughs). It
wasn't easy to bring MC's on tour because Sureshot is really the main
MC I worked with on this album and as I explained he has a wife and
kids and he lives in America. It wasn't easy for him to keep coming
over to the UK every week because the tour spread out over four
months and all over the UK. And about the other MC's on the album,
they just have one or two songs each and it wasn't very possible to
ask them to come on stage each week neither.
So I decided that
the best thing to do was to get together with The Simonsound, to get
together with Simon and we put together an audio and visual show. We
also used some songs from my first two albums because some of these
songs have alreday video and we created some new visuals for. We
mixed up old tracks, of course a lot of songs from my new album and
some songs that we made together with The Simonsound. So it's a real
mix of almost everything I did with Hip Hop, Funk and this kind of
crazy electronic sound I make with Simon, really complemented by the
visuals. I think visual part really helped people to get into it. For
example, Simon did a video for ''Tour de Mars'' (a song from
''Reverse Engineering'', The Simonsound first album -ed) about a
rocket's journey from the lauching pad to space and all the way to
Mars, it's just really a lot of fun ! And performing with Simon
was a lot of fun to me. It was kind of a live show but it was also
kind of a DJ set. It was more than a DJ set but I'm not sure that it
was quiet a live show, you know what I mean ? It was somewhere
in the middle of the two.
There
were a couple of songs where I get out the vocoder and started doing
the old Electro voice, speaking and rapping on a couple of songs
(laughs) ! I will
never rap with my regular voice, I'm not an MC or singer and for me
it would be ugly, but to have the disguise of the vocoder was
something like wearing a mask. I didn't feel so exposed. I was having
fun and felt like nobody was going to criticise me and say something
like ''Hey, you're not a rapper, get back behind the turntables, you
idiot !'' (laughs)
I think that everyone really embraced it and just saw that we tried
to have a good show and just be entertaining.
We really had a lot of fun doing it.
Very
soon, we'll put the all show online to allow people to watch and
enjoy it. We just need to cut some of the live footage from different
shows along with the original visuals that we did for the show (see between french and original version -ed). We
want to make sure that we can mix all together. I think it could be
very interesting.
TFTC - What's next ? What's your next project, your next big gigs ?
DJ Format - I've done a couple of songs with Phil Most Chill who made a song with Sureshot La Rock on my new album, called ''Live At The Place To Be''. Phil is probably most famous for the records he made in the late 80's and early 90's. He released a lot of stuffs himself and it was very limited editions and it became very collectable. He seems to have a sort of crazy enthusiastic burst of creation that I even can't explain. I'm not sure how old he is. I'm just about thirty nine and he's quite older than me but for some reason he seems to be on the best form of his life ! He just write songs all the time and some of his best stuffs. He's very famous for being the king of fast rap. There no many people that can stand next to Phil when he comes to fast rap ! So we're trying some songs together and we're going to probably just see how it goes. We don't want to make any annoucement like an album together or anything like that because I tink it's important to make a few more songs together and see how the chemistry works. So far we have two songs already recorded that we both really happy with and maybe two or three more in progress as we speak. That's what I'm doing right now, I'm very excited about working with Phil.
TFTC - What's next ? What's your next project, your next big gigs ?
DJ Format - I've done a couple of songs with Phil Most Chill who made a song with Sureshot La Rock on my new album, called ''Live At The Place To Be''. Phil is probably most famous for the records he made in the late 80's and early 90's. He released a lot of stuffs himself and it was very limited editions and it became very collectable. He seems to have a sort of crazy enthusiastic burst of creation that I even can't explain. I'm not sure how old he is. I'm just about thirty nine and he's quite older than me but for some reason he seems to be on the best form of his life ! He just write songs all the time and some of his best stuffs. He's very famous for being the king of fast rap. There no many people that can stand next to Phil when he comes to fast rap ! So we're trying some songs together and we're going to probably just see how it goes. We don't want to make any annoucement like an album together or anything like that because I tink it's important to make a few more songs together and see how the chemistry works. So far we have two songs already recorded that we both really happy with and maybe two or three more in progress as we speak. That's what I'm doing right now, I'm very excited about working with Phil.
I'm
also doing some stuffs with Simon James. We hoped to do new songs for
an album but realistically we're maybe just going to concentrate on
doing one or two 7'' singles. We're still inspired by touring
together so we need to go back in studio before (laughs).
And of course I'm always doing my DJ gigs. I mean I have to do this, obviously. Don't get me wrong : I love to deejay but it's also a necessity because that's how I pay my bills (laughs). I told you that I almost don't make money with records so as long as I can be a DJ, I can pay my rent, I can put food on my table and the most important thing : I can buy some more records ! So I'm continuing with DJ gigs as much as I'm invited to play. Actually, I have some invitation in France, Holland and Germany at the moment.
The
funny thing is that right here I have six CD's of ''Learn to speak
french with Michel Thomas''. When I was in school, I learnt french
only for two years and it was years ago. I come to France actually
quiet a lot and each time I'm angry with myself that I don't take the
time to play my french CD's. I need to learn my french CD's to make
sure that next time I'll be able to speak a little bit more. I just
know to say ''Je ne parle pas français très bien, pardon'' (''I
don't speak french very well, sorry'' in french -ed)
and ''Je voudrais une baguette jambon fromage s'il vous plaît'' (''I
would like to have a french sandwich with ham and cheese, please'' in
french -ed).
And people think something like : Okay, this guy speaks french,
so they ask me something complicated that I don't understand and then
I feel really stupid ! I have to learn because for now, each time I
try to tell something in french I need to say ''C'est tout''
(''That's
all'' in french -ed)
to make people understand that there is no use to try to speak me in
french (laughs) !
Thanks to DJ Format for his time, smile and skillz.
Interview by Reverend D, by phone, September 12th 2012.
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